Mode de vie

Comme toujours au Bénin, l’histoire et la légende se chevauchent. Installé pour se prévenir des conflits liés aux guerres tribales et aux razzias esclavagistes, le peuplement du lac Nokoué remonte au XVII siècle.

La création des communes de Sô-Ava et des Aguégués est le résultat d’un mouvement migratoire. Il fait partie des mouvements fondamentaux de populations ayant conduit au peuplement de la région Sud de l’actuelle République du Bénin. Il s’agit notamment de la migration des Dakomènou et des Sokomènou qui par intervalles plus ou moins rapprochés, ont élu domicile sur le lac Nokoué et environs. Pour illustrer ce fait historique, en langue fon, Ganvié vient de Gan = sauvé et de vié = collectivité (Forain, 2015).
La population qui habite le lac Nokoué et environs est estimée à plus de 75 000 habitants (Daouda, 2010). Ils sont appelés les Hommes de l’eau en langue locale « Toffinou ».

En effet, à l’image de Ganvié surnommé « la Venise de l’Afrique », la particularité de la vie sur le lac Nokoué est la construction architecturale appelée « construction sur pilotis ». Les habitations sur pilotis entièrement construites en bois et matériaux végétaux sont capables de résister aux intempéries et aux aléas climatiques pendant des décennies. Cet ensemble lacustre et îlots semi-lacustres a gardé ses traits distinctifs. Le temps n’a pas modifié ni altéré de façon significative les attraits de ce terroir lacustre qui date de la fin du XVIIe siècle ou les matériaux de construction s’harmonisent avec l’environnement naturel (bois, bambou, paille, végétaux divers). Ganvié du lac Nokoué est aujourd’hui la plus importante cité lacustre de l’Afrique de l’Ouest et est inscrite depuis 1996 sur la liste indicative de l’UNESCO. Cette cité est une curiosité touristique unique en Afrique, voire au monde. Ici, toute la vie de la population se déroule sur l’eau et tourne autour de l’eau.

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Habitation sur pilotis des populations lacustres

L’activité économique dominante de la population reste la pêche, mais face à l’augmentation de la population et la pression qu’elle exerce sur les ressources halieutiques, on assiste à une diversification des sources de revenus. Ainsi donc, se développent de petits métiers comme, la menuiserie, la couture etc., et autre commerce de produits manufacturés divers en rapport avec les centres urbains périphériques, notamment Cotonou et plus loin, Gbadagry et Lagos au Nigeria.

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